univers 1982 by Univers

univers 1982 by Univers

Auteur:Univers [Univers]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-fiction
Publié: 2014-02-06T11:58:55+00:00


Thomas M. Disch

Interview de Charles PLATT

New York, ville de contrastes ! Dans la Quatorzième Rue, je passe devant la Nouvelle École Supérieure, un immeuble moderne et propre. Aujourd’hui, c’est un musée raffiné qui expose des photographies de paysages surréalistes, mais les rideaux sont tirés en permanence devant les fenêtres, car juste de l’autre côté des vitres, c’est la ville pourrie avec ses trottoirs pouilleux et son cortège habituel d’arnaqueurs au « bonneteau », de ménagères enveloppées de haillons qui se murmurent des obscénités, de drogués titubants qui dépérissent, assis sur les bouches à incendie.

La Quatorzième Rue, sa clientèle portoricaine et sa marchandise de Taiwan. Et quelle marchandise ! Dans les magasins aussi illuminés et clignotants que les attractions d’une vulgaire fête foraine, on trouve de la vaisselle et des vases en plastique, des jouets en plastique, des statues de Jésus en plastique, des meubles, des pantalons, des vestes en plastique – le tout en couleurs « Day Glo » évidemment. Et dehors, il y a des gommeux basanés à chapeaux mous qui vendent des ceintures en cuir, des perruques roses et orange, des peignes africains… des marchands ambulants de brochettes, grillées sur des braseros posés dans des chariots d’aluminium… de vieux bonshommes dingues qui vendent d’énormes ballons… des bousculades indescriptibles. Plus loin, à travers la perpétuelle fanfare de musique disco et d’avertisseurs d’automobiles, passé la Banco Popular, c’est « Union Square », sous l’ombre de « Klein Sign ». Le Klein, un grand magasin à peu près respectable, avait été mis en faillite et laissé à l’abandon pendant des années par les commerçants du coin, mais sa façade décrépite s’impose toujours au-dessus de la place, rappelant que le quartier est bel et bien foutu. Tandis que sur cette place elle-même, on peut entendre : « Par ici mon frère, par ici, mon gars, j’ai tout ce qu’il faut, des joints à volonté, de la poudre, du hachisch, de la coke, du « THC », du « smack », de l’acide, des amphétamines, du Valium, des « ludes », du Senocal, de l’Elavil. » Union Square n’a pas toujours été comme ça. Un jour, Michael Moorcock m’a dit que la place devait son nom à ce qu’elle avait été le dernier grand champ de bataille de la guerre civile américaine, et, bêtement, je l’ai cru. En vérité, elle le doit aux liens qu’elle entretient avec le Parti Travailliste. Derrière les vieux murs respectables se tiennent les quartiers généraux d’un bon nombre de syndicats ouvriers, et au-dehors, de vieilles et dignes réunions d’hommes qui, en groupe, se « défendent » à l’heure des repas, jettent des regards furieux à ceux qui détiennent les marmites, se bousculent, trimbalent des pintes de vin dans des sacs en plastique et d’énormes appareils stéréo Panasonic en beuglant : « Plus de disco ! disco ! disco ! »

Bizarrement, c’est ici que je cherche l’adresse d’un écrivain connu dans le milieu de la science-fiction pour sa sensibilité courtoise presque élitiste. Il habite dans un ancien bureau commercial transformé en appartement.



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